Lieu remarqué (2)

« N’allume pas », avez-vous dit dès le seuil de l’immeuble franchi. J’ai retenu la porte pour qu’elle ne claque pas. Votre main a saisi mon bras, m’empêchant de m’engager vers les escaliers. Dans le noir et le silence du couloir d’entrée de l’immeuble, je peux enfin glisser mon visage dans votre cou et retrouver votre odeur. Contraste avec votre distance d’il y a quelques minutes, contraste qui m’inonde le bas-ventre. (…)
« Cambre-toi. Encore. » Mes mains cramponnées aux boites aux lettres, ma ceinture défaite, mon jean descendu à mi-cuisses, je fais de mon mieux pour  vous présenter mon cul. Dans le silence parfois troublé par les voix des passants sur le trottoir, j’entends que vous déboutonnez votre pantalon. Votre queue s’enfonce au fond de ma gorge, elle m’étouffe, me fait pleurer. Votre main sur ma nuque m’oblige à m’agenouiller… J’aime sentir votre fermeté. Je me dis que si j’entends pianoter le code de l’immeuble, je n’aurais que quelques secondes pour me relever et me rhabiller.  (…)
Je suis à 4 pattes, à moitié nue, le cul tendu vers la porte de l’immeuble, une de vos mains sur ma bouche pour que mes cris ne parviennent pas jusqu’aux voisins, l’autre me fouillant. Qu’est-ce que mon cul vous a fait pour que vous aimiez tant le visiter ? Un rayon de lumière sur le sol me fait comprendre, tout d’un coup, que la porte de l’immeuble ne s’est pas fermée tout à l’heure, qu’elle est juste poussée. (…)
Depuis, lorsque je passe au 1er étage, je repense à votre sperme coulant dans ma bouche et dans mon cou ; lorsque je prends mon courrier, j’ai envie de vous offrir mon cul.

Après-midi de printemps


Là, tout de suite, j’ai envie de vous.

Envie d’un message de votre part m’indiquant de me tenir prête et disponible.
Envie de vous attendre, vêtue de mes seuls bas, d’un foulard qui masque mes yeux et de chaussures élégantes, la porte de l’appartement entrouverte. Envie d’entendre des pas, sont-ce les vôtres, monter l’escalier.
Envie de me tenir à genoux ou à 4 pattes, d’avoir mal au dos à force de rester immobile mais ne surtout pas bouger pour que vous me trouviez, à votre arrivée, telle que vous l’aimez.
Envie de frissonner lorsque vous poussez la porte. Envie de ce silence dense lorsque vous entrerez dans le salon et me verrez.
Envie de vos doigts dans mon intimité trempée.
Envie de vos mains tirant mes cheveux alors que votre queue baise ma bouche.
Envie qu’aucun mot ne soit échangé, sauf peut-être un ordre de votre part : « je vais t’enculer ».

Lieu remarqué (1)

Il y avait déjà eu ce parc privé, dans une rue de mon quartier. Comme des adolescents, nous avions escaladé la barrière pour trouver un refuge sous un arbre. Dans la nuit, je voyais les fenêtres de l’immeuble allumées et quelques habitants en train de se coucher. Vos mains s’étaient rapidement faites plus précises et vous aviez fait jaillir mes seins à la clarté de la lune. Leur blancheur était accentuée par l’ombre qui nous enveloppait.

Je ne sais si c’était votre présence ou celle des voitures et passants que j’entendais le long de l’avenue mais je me sentais timide. Votre main ferme sur ma nuque m’enjoignant de m’agenouiller m’avait aidée à retrouver mes esprits. Et à me con-centrer.
 
« Je veux jouir dans ta bouche », avez-vous dit. Etait-ce pour me prévenir ? Pour demander mon approbation ? Je vous connais encore peu mais découvre avec délice combien vous savez allier la politesse respectueuse et la ferme domination.

J’ai pensé tout fort que j’avais eu tort de ne pas me mettre en jupe. Ni ma ceinture ni mon jean ne vous ont gêné pour glisser vos doigts dans mon intimité trempée. Et y marquer votre place, entre douceur et violence.

Puis, quelques jours après, vous avez inauguré le hall de mon immeuble.